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Publication du dernier numéro NUMEAR "Archéologie, forêt et LiDAR : une recherche qui a du relief !"

Apports et limites des relevés Lidar dans l’étude des paysages anciens. Retour d’expérience sur la fouille du « Grésil » (Seine-Maritime, France)

Les relevés Lidar se multiplient ces dernières années, révélant partout des paysages anciens fossilisés dans la topographie. Il s’agit véritablement d’une révolution de la recherche archéologique, au même titre que le développement de la prospection aérienne dans les années 1970 ou de l’archéologie préventive une vingtaine d’années plus tard. La fièvre du LidarLiDAR a envahi le monde des archéologues, dont la principale problématique est de savoir comment dater les structures d ’habitat et les limites parcellaires anciennes, puisqu’il est rare de retrouver du mobilier archéologique lors de prospections forestières. Les diverses approches méthodologiques entreprises récemment tendent à apporter des solutions à ce problème, mais en l’absence de fouille étendue sous forêt, peut-on être sûr de l’ancienneté des structures agraires observées ? L’analyse du relevé LidarLiDAR de la forêt du Rouvray en Normandie révèle plusieurs réseaux parcellaires fossiles. Après les avoir analysés, une fouille de 12 000 m² a été menée au coeur de la forêt sur la ferme gallo-romaine du « Grésil », pour comprendre les anomalies topographiques identifiées sur le LidarLiDAR. Cela a révélé des cas de figure variés. Certaines anomalies correspondaient à des structures archéologiques, d’autres étaient des anomalies géologiques, voire des structures fantasmées. Dans le cas du « Grésil », l’ensemble des fossés délimitant les espaces en dehors du coeur de l’habitat n’ont été perçus qu’à la fouille, le relevé LidarLiDAR ne permettant pas de les identifier. Bien que cette technique constitue une formidable source d’information, il est donc nécessaire de ne prendre en compte que les structures dont l’origine anthropique est sans ambiguïté, et de ne pas oublier que d’autres limites parcellaires peuvent n’avoir laissé aucune trace dans la topographie actuelle. Les rares espaces vierges d’anomalies ne doivent donc pas être considérés comme des forêts immuables sans approches complémentaires (palynologie…).

(L. Costa, L. Laüt, C. Petit (éd.)

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