Cinquième journée doctorale de l'École doctorale d'archéologie, ED112

Adoption et adaptation

Quel sujet d’étude plus actuel, en ces temps de globalisation, et plus central dans la discipline archéologique que celui de l’adoption et de l’adaptation ? Il fut un temps où le travail de l’archéologue était de construire, dans le vide d’un passé disparu, des « cultures » sommairement situées dans la charte temporelle et la carte géographique, entre lesquelles le jeu consistait à détecter des influences et des diffusions par le biais des circulations de la culture matérielle. Que l’on ait pu ensuite restituer, au lieu de ces blocs archéologiques, des entités politiques ou socio-économiques singulières n’enlève pas son acuité à la question des transferts et transmissions, et le rejet du paradigme de la diffusion ne l’a pas fait disparaître. Mais ses enjeux pour l’archéologie sont assez brouillés par l’émergence récente de puissants courants transdisciplinaires. Il faut parmi ceux-ci relever le « post-colonialisme » – l’adoption est-elle une acculturation ? – et la pensée du « changement global », qui subvertit notre vieil évolutionnisme culturel – l’adaptation a-t-elle sa place dans le modèle de la résilience ? C’est donc avec précaution qu’on s’autorise ici à réfléchir sur ce que la circulation de la culture matérielle, une fois établie, peut nous apprendre des interactions entre les entités, une fois reconnu que l’abondance de données permet des analyses autrement plus riches que dans l’archéologie d’autrefois.

Les neuf contributions rassemblées ici furent initialement présentées lors de la cinquième journée doctorale d’archéologie de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elles illustrent la pluralité et la complexité de ce sujet et ses résonances très actuelles. Les cultures matérielles du Moyen-Orient, de l’Europe occidentale et de la Mésoamérique, depuis le Néolithique jusqu’au début de l’ère moderne, servent de bases aux observations, exprimant aussi bien les formes d’adaptation à un environnement que les transmissions de formes et de fonctions dans l’espace et le temps.

 

Paris, 26 mai 2010